KIMSULAB

On va pas se mentchir en ce moment le moral est à ZÉRO. Et je ne parle pas seulement de moi, j’ai l’impression que TOUT LE MONDE a le moral à zéro …

La fin de l’année

De mon côté, j’ai pas le moral parce que c’est la fin de l’année et c’est une période que je déteste. Je déteste cette période parce que c’est le moment où ma mère me manque le plus. C’est également la période où mes deux parents sont décédés. Ma mère est décédée le 26 décembre et mon père le 12 décembre, et je ne sais pas comment l’expliquer mais tous les ans à l’arrivée du mois d’octobre/novembre je deviens très fragile.

Globalement, la fin de l’année rime souvent avec « fatigue » et de mon côté cette fatigue s’accompagne aussi de remise en question. Et ma remise en question de cette année fait MAL ! Mon constat est le suivant : il faut que je fasse des meilleurs choix de vie.

Le constat

J’ai l’impression d’avoir passé ma vie à justifier mes mauvais choix par le fait d’avoir perdu ma mère à 15 ans. Ok c’est triste mais 15 ans après malheureusement cette excuse n’est plus valable. Ce qui est dur avec la mort c’est que la vie continue quand la tienne s’arrête. Aujourd’hui tu perds ta mère, mais pour quelqu’un d’autre aujourd’hui c’est juste Taco Tuesday.

Pendant longtemps je n’arrivais pas à me projeter sur du long-terme car je m’imaginais morte bien avant mes 30 ans. Mon but dans la vie c’était de profiter à fond et de m’ôter la vie tranquillou à 27 ans dans le plus grand des calmes. Et j’ai essayé hein, 3 fois… ça n’a pas marché. Même choisir une méthode rapide et efficace pour mourir j’ai pas réussi…

Le mode survie

Cette remise en question m’a permise de réaliser à quel point j’ai passé ma vie en mode survie. Avant de perdre ma mère j’avais déjà une vie compliquée, sauf que là ce n’était pas de mon ressort puisqu’on ne choisit pas sa famille. Quand ma mère a eu sa rupture d’anévrisme et que je me suis retrouvée seule avec un père démissionnaire j’ai dû passer immédiatement en mode SURVIE PRO MAX.

J’ai dû travailler dur pour rattraper ma moyenne scolaire et obtenir mon bac (au rattrapage), trouver une filière d’études, trouver un appart, passer mon permis trouver une alternance pour subvenir à mes besoins, obtenir mes diplômes etc.

Entre temps je me suis mise en couple, je soutenais mon mec qui avait décidé d’arrêter ses études, je faisais à manger pour deux, j’essayais de l’aider à obtenir au moins 1 diplôme etc… en fait je vivais sans vivre, je survivais et j’avais déjà des responsabilités d’adultes à l’âge de 20 ans alors que j’avais perdu ma mère à peine 5 ans plus tôt.

Je pensais cocher les cases d’un adulte normal malgré un parcours compliqué mais avec le recul je me suis rendue compte que je n’étais pas plus forte ou plus smart que les autres, j’étais juste en mode survie. Je ne savais pas quoi faire d’autre. J’étais trop concentrée à paraître « normale » et avoir les mêmes accomplissements que ceux qui avaient toujours leurs parents.

Égo et inconscient

C’est hyper dur de se rendre compte qu’on survit au lieu de vivre car bien souvent notre égo ne souhaite pas connaître la vérité. Pourtant c’est simple : nous sommes le résultat de nos choix. Point barre. Personne nous oblige à faire les choix que nous faisons. Nous sommes les seuls responsables de nos choix. Le mauvais partenaire, la mauvaise situation financière, le mauvais métier … you name it, toutes ces situations ne sont que le résultat de nos choix.

J’ai passé la moitié de ma vie à me dire « Si ma mère était en vie j’aurais jamais fait ça » ou « Si ma mère était en vie il se serait jamais passé ça ». J’ai passé 15 ANNÉES à rêver d’une vie avec une personne NON VIVANTE. 15 ans c’est beaucoup trop. Et je sais que je ne suis pas la seule à faire ça, seulement, le piège de ce fantasme là est qu’on passe à côté de sa propre vie.

Pour vous faire plonger encore plus profondément dans mon cerveau je vais vous dire ce qui se passe dans mon inconscient… Inconsciemment, le mode survie pour moi, c’est aussi une manière de garder ma mère en vie. Si je ne montre pas à quel point j’ai foiré ma vie depuis qu’elle n’est plus là, les gens vont croire qu’elle ne me manque pas ou bien que je l’ai oublié. Il faut que je montre à quel point son absence a eu un impact sur moi en RUINANT MA VIE ! Tu captes ?

Sortir du mode survie pour moi c’est comme dire « Ouais j’ai perdu ma mère mais tqt je m’en suis remise. » berk quelle horreur, je ne veux jamais me remettre de la mort de ma mère. Mon père encore ça va, no shade, mais ma mère c’est NON. Je veux souffrir à vie de son absence.

Je sais que c’est complètement con mais c’est moi. Je suis hypersensible et ma maman était ma meilleure amie du coup j’ai beaucoup de mal à me faire à l’idée qu’elle n’est plus là. .. même 15 ans plus tard.

La victime mentality

Le problème de l’inconscient c’est que pendant que ma mère vit sa meilleure vie au paradis avec Michael Jackson, Prince et compagnie, moi je suis québlo ici sur Terre avec les Trump, les Bardella et Elon Musk 😩

Si je ne fais pas le choix de sortir de ce mode survie je n’aurais connu que la souffrance et la tristesse et je suis sûre qu’elle n’aurait pas voulu ça pour moi.

Sortir du mode survie c’est comme dire : JE NE SERAI PAS UNE VICTIME DE LA VIE. Et Dieu seul sait à quel point l’égo aime son petit statut de victime. Il adore ça ce con. L’égo dès qu’il peut se dédouaner vraiment il n’hésite pas, comme si nous avions aucun pouvoir entre nos mains pour changer les choses.

Être une victime ça sous-entend que quelqu’un va venir nous sauver. La victime a besoin de son héros ou de son héroïne (pas la drogue hein). L’égo se renforce dans son statut de victime pourquoi ?? Parce que si on vient nous sauver c’est qu’on vaut le coup d’être sauvé car on est super génial mais si personne vient nous sauver, ça vient juste renforcer que nous sommes des petites victimes incapables de s’en sortir en autonomie et que c’est parce qu’on vient pas nous sauver qu’on reste des victimes à vie. Je ne sais pas si j’arrive à bien exprimer ce que je veux dire mais globalement la victime mentality fait partie des blocages qui nous empêche de sortir de ce mode de survie.

Conclusion ?

Y a pas de conclusion frère, la vie c’est juste dur. Personne ne détient la recette magique pour réussir sa vie, surmonter ses traumas et vivre une vie épanouie. Chacun doit faire de son mieux pour vivre au maximum et du mieux qu’on puisse. Force à moi, force à vous.

-See ya 🖤

Drake – Survival