Aujourd’hui c’est l’anniversaire de mon artiste préféré Abel Tesfaye aka The Weeknd. N’est-ce donc pas le meilleur jour pour publier mon tout premier article sur la musique ?
Hurry Up Tomorrow : Le 6ème album studio de The Weeknd
Je vais d’abord vous lister sa discographie en vif afin que vous puissiez vous situer chronologiquement.
- House of Balloons – mixtape – 2011
- Thursday – mixtape – 2011
- Echoes of Silence – mixtape – 2011
- Trilogy – compilation – 2012
- Kiss Land – album – 2013
- Beauty Behind the Madness – album – 2015
- Starboy – album – 2016
- My Dear Melancholy – EP – 2018
- After Hours – album – 2020
- Dawn FM – album – 2022
- Live at SoFi Stadium – album live – 2023
Premièrement, je tiens à commencer cet article en remerciant le programmateur de OFIVE TV qui a fait passer The Weeknd pour la première fois sur les chaînes françaises en 2011. Depuis ce jour je n’ai pas cessé d’écouter Abel. Je fais donc partie des OGXOs qui ont eu la chance de voir l’ascension du meilleur artiste de sa génération, from Zero to Hero. Bien que cette success story n’aurait pu ne jamais exister, nous allons voir dans cet article pourquoi l’album Hurry Up Tomorrow est le meilleur cadeau qu’Abel ait pu faire à ses fans de la première heure.
Du Dark R&B à la Dark Pop : un voyage psychédélique
J’ai découvert The Weeknd avec le titre High For This. En 2011, ce type de son était inconnu au bataillon. J’avais 17 ans, je venais d’obtenir mon bac, je comprenais déjà l’anglais et surtout j’étais déjà un peu fucked up. Dès la première écoute ça a été une révélation pour moi. C’était CE genre de musique que j’aimais et que je voulais écouter H24. À l’époque j’étais une fumeuse de ouid occasionnelle et je n’avais jamais touché à d’autres drogues, cependant High For This résonnait en moi comme si c’était la soundtrack de ma vie.
Quand les gens décrivent la musique de The Weeknd (souvent de façon hautaine) ils disent : « ouais le mec qui fait que parler d’amour là » … euhhh il parle vraiment pas que de ça en fait lol. Il ne faut pas résumer sa carrière à Call Out My Name.
Je parle de voyage psychédélique car Abel a toujours parlé de drogues dans ses textes et en ça, il me rappelle un peu Amy Winehouse qui a dit lors d’une de ses dernières scènes que tout ce qui lui arrivait aurait été plus cool si elle avait été high.
Là où il a été précurseur, c’est qu’il a réussi à rendre le R&B trash et dark. À l’époque, les mecs en place du R&B c’est Drake, Trey Songz, Chris Brown, Miguel donc quand The Weeknd arrive avec ses nappy hair, sa voix de cristal et ses paroles de junkie addict au sexe … eh bien il se passe un truc.

Je qualifie son R&B de dark car par exemple si on prend son titre Loft Music qui se trouve sur la mixtape House of Balloons, sortie en 2011 où il dit :
I think you lost your morals, girl
But it’s okay ’cause you don’t need ’em where we’re goin’In that two-floor loft in the middle of the city
After rollin’ through the city with me
I promise you gon’ see
That I’m only fuckin’ 20, girl
Amnesia, put your mind in a dream world
What you doin’ in the bathroom?
I hear noises in the bathroom
On est biiiieeeen loin du titre Sure Thing de Miguel, sorti la même année où il dit :
If you be the cash
I’ll be the rubber band
You be the match
I will be a fuse, boom
Painter, baby, you could be the muse
MDR
Cette sonorité Dark R&B, on va la retrouver jusqu’en 2015 avec Kiss Land et Beauty Behind The Madness. À partir de 2016 et la sortie de l’album Starboy, beaucoup de fans de The Weeknd décident de descendre du wagon XO. Il était devenu « trop pop » pour eux, et en vrai je peux comprendre car si tu aimes un artiste pour son style musical t’es moins susceptible d’apprécier sa reconversion.
Changer de style pour un artiste c’est une grosse prise de risque. On le voit avec Drake, qui est souvent critiqué pour ses changements de style dans son rap. C’est comme si les artistes étaient condamnés à devoir faire toujours la même chose, sauf que s’ils se renouvellent pas, cela leur sera reproché également. Bref …
Avant d’arriver à la Dark Pop qu’on lui connait aujourd’hui, c’est vrai qu’Abel nous a pondu des hits comme Can’t Feel My Face ou encore I Feel It Coming. C’est ces 2 hits principalement qui ont refroidi les personnes qui de base écoutent principalement du R&B. Mais pendant que certains descendent du wagon, des millliers de personnes découvrent The Weeknd, qui lui obtient son premier Grammy en 2016 pour l’album Beauty Behind The Madness dans la catégorie « Best Urban Contemporary Album ».
En 2018 il sort sa mixtape My Dear Melancholy et alors LÀ, on pouvait plus respirer. Les nouveaux fans sont en extase. Les anciens fans reviennent et crient « HE IS BACK!!! », « This is the The Weeknd we like! » et moi je réalise qu’Abel est vraiment en train de devenir la superstar qu’il voulait être. Avec cette mixtape il va solidifier sa fan base notamment avec le titre Call Out My Name qui je pense est l’un des titres les plus streamé de sa carrière. Mon titre fav du projet à moi c’est I was Never There avec Gesaffelstein. C’est un projet full Dark R&B avec un son bien texturé et des bonnes drums, ce qui le rend accessible tant dans les paroles (qui parlent principalement d’amour perdu) que dans les sonorités.
Pour moi, c’est seulement avec son album After Hours sorti en 2020 qu’on arrive à un son vraiment Dark Pop avec les titres Heartless, Blinding Lights ou encore Until I Bleed Out. Le style musical a changé mais les paroles restent toujours aussi dark et la drogue reste toujours un sujet assez présent. Prenons pour exemple le titre Faith :
But if I OD, I want you to OD right beside me
I want you to follow right behind me
I want you to hold me while I’m smiling
While I’m dying
De 2011 à 2022, The Weeknd est passé d’une niche Dark R&B à une autre niche Dark Pop, tout en nous transportant dans différents univers visuels et en s’imposant comme l’un des meilleurs artistes de sa génération.
C’est seulement après la sortie de Dawn FM qu’Abel nous annonce que l’album fait partie d’une nouvelle trilogie et qu’il manque un dernier volet pour qu’elle soit complète.
Hurry Up Tomorrow : un bijou musical
La deuxième trilogie est désormais complète. Et pour cet album j’ai l’impression qu’Abel s’est affranchi des attentes portées sur lui. J’avais moi-même peu d’attentes sur cet album, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’ai pas été hyper convaincue par son single Dancing in The Flames donc quand j’ai appris que le titre ne figurerait pas sur l’album j’étais plutôt soulagée lol.
Mais quand il a partagé ce post sur instagram, c’est là que j’ai commencé à avoir chaud.
Quand j’ai entendu les « whoah » je me suis dit « okkk okkk okk c’est réel là ». En fait, pour ceux qui écoutent Abel depuis 2011 vous savez que ça fait un bail qui nous a pas donné juste du « whoah » et du « yeah yeah » sur des prods techniques comme ça. Je sais pas c’est un peu comme le « Ighh » de Chance The Rapper, c’est des gimmicks qui nous transportent vers une autre dimension … stay with me guys 😂
Je n’ai pas pu écouter l’album entièrement dès sa sortie car j’ai eu une journée de ministre, c’est que le lendemain, à la salle de sport que j’ai pu compléter mon écoute. Mais déjà le vendredi j’ai été marquée par le titre Cry For Me, dès les premières notes j’ai commencé à sourire toute seule et dans ma tête je me suis dit « mais il est fou ou quoi? » parce que juste avant il y a le titre Wake Me Up en featuring avec Justice et c’est déjà une façon très insolente de commencer son album je trouve. Je m’explique, quand t’écoutes Wake Me Up, t’as l’impression d’être dans la salle d’attente pour accéder à une autre dimension. Il le dit lui-même :
Sun is never rising
I don’t know if it’s day or night
And I can’t find the horizon
I’m running out of time
Donc commencer un album avec un banger pareil et le faire suivre par Cry For Me, je me suis dit « ok ce mec est fou ».
La deuxième claque elle est arrivée pendant ma séance de cardio sur le vélo elliptique avec Until We’re Skin & Bones (c’est une transition oui je sais), Open Hearts, Reflections Laughing, Enjoy The Show, I Can’t Wait To Get There, Niagara Falls, Big Sleep, Drive, The Abyss et Red Terror. Étant à la salle pendant l’écoute, je n’ai pas trop pu me concentrer sur les paroles mais je me souviens avoir directement adoré les paroles de I Can’t Wait To Get There :
Dear summer, we’ve been runnin’ the numbers
We just shy off a billi’, sold my crib to Madonna
Might connect to my father, I don’t know that nigga
Tryna end all my dramas, tryna clean up my closet
‘Cause the media hate it when they can never control us
And my enemies hate it ’cause I own my soul
I know
When they think I don’t, I know
I know
« And my enemies hate it ’cause I own my soul » pour moi ça c’est une punchline de fou bz car contrairement à beaucoup de ses collègues, The Weeknd possède ses masters et est connu pour avoir su garder la même équipe depuis le début de sa carrière. Il a également refusé l’offre de Drake d’être signé chez OVO pour garder sa totale indépendance et vision. Même si beaucoup l’accuse d’avoir vendu son âme, tout laisse à penser que non lol.
Ce qui fait la particularité de ce projet ce sont ses productions. Le beat drop à 00:25′ sur Given Up On Me mérite à lui seul un article de 3000 lignes. Et quand il entre dans le son en disant :
I’ve been lying to your faces, yeah
I’ve been always wasted, it’s too late to save me
Tu comprends qu’avec ce projet il revient à un truc très brut et cru qu’on retrouvait dans ses chansons de 2011. Les fans avertis d’Abel savent qu’il aime particulièrement les titres de plus de 4min avec des beat switch et des longues tirades de « ouhh » et de « yeaah ». Sur ce titre précisément on a 4 beats différents.
Sur Big Sleep, on part carrément sur une production orchestrale avec le compositeur Giorgio Moroder. À partir de 1min50 le titre prend une dimension cinématographique.
Les productions de cet album sont tellement travaillées que le producteur Tommy Rush, qui a travaillé sur le projet, nous a donné les instructions techniques pour pouvoir écouter l’album sans perdre en qualité 😆

Mon titre préféré de l’album est Red Terror. Je l’ai écouté plus d’une centaine de fois déjà. C’est un morceau qui parle de façon subtile de la Terreur rouge éthiopienne, une violente campagne politique menée en Éthiopie par Mengistu Hailé Mariam lorsqu’il a pris la direction de la junte militaire Derg le 3 février 1977.
Hurry Up Tomorrow : la fin de The Weeknd ?
Avec cet album, Abel évoque lui-même la fin d’une ère. Dans ses titres il laisse beaucoup sous entendre que c’est la fin, qu’il veut mourir quand il est à son peak et qu’il ne veut pas dépasser sa 34ème année … tout en sachant qu’il a 35 ans AUJOURD’HUI.
The Weeknd a toujours été attiré par l’autodestruction, ce n’est pas nouveau. Je pense même que c’est ce qui se remarque le plus quand on fait attention à ses paroles. Dans les clips de Starboy et Tell Your Friends on le voit également se tuer et s’enterrer.
Cette fois-ci quelle sera l’histoire derrière cette fin ? En attendant la fin complète de cette ère, un film tiré de l’album sortira sur le territoire américain le 16 mai. Peut-être qu’on en saura un peu plus …
Conclusion
Avec Hurry Up Tomorrow, The Weeknd boucle une trilogie qui marque non seulement son évolution musicale, mais aussi une introspection profonde sur son parcours, ses excès et sa quête d’identité artistique. Cet album sonne comme une fin de film, un adieu à une ère et peut-être même au personnage de « The Weeknd » qu’il a construit au fil des années. Il ne cesse de jouer avec la mort et la renaissance dans sa musique, et cette fois-ci, il semble vouloir enterrer définitivement le The Weeknd tel qu’on l’a connu.
Est-ce vraiment la fin ou juste le début d’une nouvelle ère ? Quoi qu’il en soit, il nous aura offert un dernier trip mémorable.
Comme il a dit lui-même … Trust me girl, you wanna be high for this.

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