En ce moment ma confiance en moi avoisine le 0% et au lieu de faire comme si tout allait bien j’ai décidé de faire preuve de courage et de vulnérabilité en partageant mon expérience de jeune femme avec un trouble de la personnalité borderline.
J’ai été diagnostiquée d’un trouble de la personnalité borderline en décembre 2024. Quand j’ai reçu le diagnostic, j’étais sous le choc, j’ai pleuré comme un bébé alors que finalement, j’ai toujours su que j’étais profondément différente des autres. Je pourrais faire la liste de tous les symptômes de ce trouble mais d’autres sites le font bien mieux que moi. Je vais juste partager les quelques symptômes qui résonnent le plus avec moi :
- Une sensation de vide intérieur profond, douloureux et qui revient souvent, conséquence d’un manque d’estime de soi présent en permanence.
- Une image et une perception de soi incertaine et changeante, pouvant passer d’un extrême à l’autre.
- Des relations aux autres instables, intenses et fusionnelles, qui mènent à des situations chaotiques. Cette instabilité coupe souvent court aux relations.
- Des pensées, des gestes ou des paroles suicidaires, de façon intense et sur une période longue.
- Une impulsivité entraînant des comportements risqués pour la personne, comme les jeux d’argent ou les achats excessifs, les rapports sexuels non protégés ou précipités, l’usage de drogues, la consommation démesurée d’alcool ou de nourriture.
- Une crainte du rejet et de l’abandon. La personne est très attentive et réactive à l’attitude de celles et ceux qui l’entourent. Elle surveille toute manifestation, réelle ou imaginée, de rejet ou de fuite de la part de l’autre. Il peut s’agir du commentaire négatif de quelqu’un, d’une amie qui annule un rendez-vous, d’un amoureux qui arrive en retard, de l’impression d’avoir été regardé de travers.
Comment ne pas se sentir complètement folle lorsqu’on a un trouble psy de ce type ? En toute transparence, ce n’est pas facile. Une fois que j’ai appris que j’avais ce trouble j’ai passé plusieurs événements de ma vie en revue afin de savoir s’ils étaient la conséquence de ce trouble ou si c’était juste ma personnalité. Je me suis également posée la question de l’impact que cela pourrait avoir dans une potentielle vie amoureuse mais également dans ma vie professionnelle.
Je vous donne un exemple concret pour la vie pro : j’étais la manager d’une artiste l’année dernière, et celle-ci a mis un terme à notre contrat de façon abrupte parce que j’ai eu un écart de langage. Je lui ai dit qu’elle me cassait les couilles, oups 🤭. Je n’ai pas l’habitude de parler comme ça aux gens, encore moins aux personnes avec qui je travaille mais ce jour-là elle avait vraiment dépassé les bornes, j’étais en burn-out et en plus c’était l’anniversaire du décès de mon père et elle le savait, donc c’était vraiment pas le jour pour me prendre la tête.
Je me suis bien évidemment excusée mais je me suis également remise en question. Cet écart, était-il dû à ce trouble ? Est-ce que sans ce trouble, les choses se seraient passées différemment ? C’est seulement quand nous avons discuté toutes les deux avec l’esprit apaisé que j’ai compris que notre différend n’avait rien à voir avec mon trouble. Je me suis renseignée autour de moi et en fait cette artiste casse les couilles à tout le monde sauf que personne lui dit à cause de son égo de star et au vu sa réaction, je comprends ceux qui préfèrent ne rien lui dire.
Le problème avec ce genre de situation c’est que j’ai beaucoup de mal à ne PAS dire les choses. Là où d’autres sont à l’aise avec l’hypocrisie, moi je n’y arrive pas.
“Les personnes concernées par le trouble borderline sont incapables de manipuler, affirme la psychologue Manon Beaudoin, de l’hôpital Tarnier à Paris. Au contraire, elles sont plutôt authentiques, entières, avec des difficultés à dissimuler.” source
Ce qui est également compliqué avec ce trouble c’est qu’on a une image souvent négative de soi. Je me souviens avoir déjà demandé à mes amies pour mon anniv, de me faire une liste de trucs positifs qu’il y a chez moi tellement il est compliqué pour moi de voir le positif chez moi.
Bien sûr qu’il y a des moments où j’ai toute ma lucidité sur qui je suis et mes accomplissements. J’ai conscience qu’il y a des trucs cool chez moi et que j’ai le potentiel de faire de belles choses. Je sais également que toutes mes erreurs et échecs ne sont pas exclusivement dues à ce trouble. Je suis suivie par une psychiatre depuis 2022 et une psychologue depuis 2024 donc je suis dans les meilleures conditions pour espérer pouvoir guérir un jour avec ou sans l’aide d’un traitement médicamenteux.
Je me suis donnée le surnom Kimsu La Boss avant même d’avoir eu mon diagnostic. C’était littéralement pour me rappeler que malgré toutes les galères que j’ai vécu et toutes mes pensées dévalorisantes, je reste une boss car I’M ALWAYS TRYING !
Les boss de façon général, sont toutes les personnes qui ne se sont pas laissées abattre par la vie. Ce sont ces personnes qui trouvent la force d’être une lumière pour les autres quand eux-même sont au fond du trou. Ce sont ceux qui continuent de toquer à toutes les portes malgré le fait qu’aucune d’elles s’ouvrent. Les boss sont ceux qui ne lâchent pas et qui font le maximum avec le peu qu’ils ont.
J’avais ce besoin de partager ce diagnostic sur ce blog car si je meurs demain, ces écrits seront la seule chose qui restera de moi. Et comme l’a si bien dit Manon Beaudoin, nous les borderline, sommes des personnes entières et authentiques donc quel est l’intérêt d’avoir un blog personnel si c’est pour cacher une partie de soi ?
En toute sincérité, j’avais extrêmement peur de partager cette info ici par peur du jugement. Et puis et si des potentiels partenaires pro tombaient sur cet article et du coup n’auraient pas envie de bosser avec moi ? C’est un risque en vrai, mais c’est un risque que je prends car je souhaite vivre cette vie de la façon la plus authentique possible. Aussi, je pense que si plus de personnes allaient se faire diagnostiquée peut-être qu’on serait tous plus à l’aise avec nos troubles et névroses. Je ne le dirais jamais assez mais cette vie n’est vraiment pas facile… même pour ceux qui ont tout, alors soyons la preuve qu’il reste encore du bon dans l’humanité en étant bienveillant avec les uns et autres.
Sur ces belles paroles, je m’en vais au Grand Rex assister à l’avant-première de Hurry Up Tomorrow, le film de The Weeknd. Est-ce que j’écrirai un article sur le film ? Peut-être, peut-être pas, on verra bien …
-Take good care of yourself 🖤
BONUS : Je suis revenue de l’avant-première de Hurry Up Tomorrow et il n’y aura pas d’article 😂 J’ai trouvé le film super léger et plutôt décevant au regard de la hype qu’il y avait autour.
Ce film était censé être une lettre d’adieu destinée à ses fans, avec soi-disant des clins d’oeil pour les fans de la première heure mais je suis restée sur faim (no pun intented). Peut-être que c’est un film à re-regarder pour choper les éléments passés à la trappe, un peu comme la saison de 4 de YOU.
Au-delà des détails destinés aux fans, j’ai trouvé que le film a mis du temps avant que l’intrigue s’installe. Globalement je suis sortie de la séance en me disant que c’est quand même cool d’avoir suffisamment d’argent pour produire un film un peu bof et qu’il soit diffusé dans toutes les salles de ciné du monde.
The Weeknd est vraiment la légende qu’il pense être. Malheureusement Hurry Up Tomorrow n’a pas été à la hauteur de mes attentes. J’ai largement préféré la série The Idol que ce film, mais je salue tout de même le travail incroyable qu’il a fourni pour la sortie de ce dernier album. Produire un album + un film + une tournée c’est hyper costaud malgré la faiblesse du film, tout le reste roule comme sur des roulettes donc chapeau l’artiste !


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